Tunis: trente pays pour relancer l’économie tunisienne

Pas moins d'une trentaine de pays, des organisations internationales et des entreprises privées se retrouvent dans la capitale tunisienne ce lundi pour tenter de relancer l'économie anémiée depuis la révolution : la croissance est faible, le taux de chômage en hausse. La Tunisie attend donc un engagement ferme des partenaires et des bailleurs de fonds.

Principal objectif de cette conférence : rétablir la confiance des investisseurs. La date n'est pas choisie au hasard, la Tunisie devrait bientôt achever sa transition politique avec des élections législatives dans moins de deux mois. « C'est donc maintenant qu'il faut soutenir le pays ! Transition politique et transition économique vont de pair », justifie un diplomate français.

Il ne s'agit pas d'une conférence de donateurs classique. Les autorités tunisiennes veulent plutôt « susciter l'intérêt », promouvoir leur pays, insister sur les secteurs porteurs. Rassurer également sur la situation sécuritaire.

Vingt-deux projets à financer

Partenaires étrangers et bailleurs de fonds devraient ainsi découvrir 22 grands projets à financer. Une liste tenue secrète : on parle d'une autoroute ou de la construction d'une ville ultra-moderne sur le littoral. Selon Hédi Larbi, le ministre tunisien de l'Équipement, ces mégaprojets représentent au total un montant de plus de cinq milliards d'euros.

La Tunisie attend donc un signal et un engagement ferme pour soutenir sa transition politique et économique. C'était l'une des priorités du gouvernement, explique Hakim Ben Hamouda, le ministre de l'Économie et des Finances :

Manuel Valls et les Français de Tunisie

Manuel Valls est arrivé dimanche soir en Tunisie où il effectue jusqu’à lundi soir son premier déplacement hors d’Europe depuis sa nomination à Matignon. Le Premier ministre a tout de suite rencontré la communauté française dans le pays. Une communauté française qui réagit sur les derniers événements qui ont touché le gouvernement.

Avec notre envoyée spéciale à Tunis, Valérie Gas

A Tunis aussi, on connaît les derniers soubresauts de la vie politique à Paris. Alors quand il s’adresse à la communauté française, Manuel Valls en parle : « Puis il y a aussi un déficit démocratique, une crise de confiance, une crise morale comme malheureusement certains évènements le montrent. »

Dernier événement en date, la sortie du livre de Valérie Trierweiler. Armelle, fonctionnaire internationale en poste à Tunis, estime que cela donne une image déplorable de la France et elle raconte : « Tout le monde s’est arraché Paris Match avec les bonnes feuilles du livre de Valérie Trierweiler. Il y avait plein de Français, des Tunisiens. Tout le monde savait ce qu’il y avait dedans. »

Valls a la « foi »

Cécile préfère rire en évoquant la démission de Thomas Thévenoud, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, qui aurait dû être là : « On rigole de voir l’invitation avec le nom (rires) de la personne qui devait venir, qui était souligné, ça fait rire. » Cécile rigole mais Chantal s’inquiète : « On était justement en train de discuter du vote de confiance, on se demandait si le 16, est-ce qu’il allait toujours être en place ? Si c’est pour avoir carrément quelqu’un comme Marine Le Pen à la place, on préfère que ça continue comme ça et on espère qu’il va y avoir des résultats. »

Obtenir des résultats, c’est aussi l’ambition de Manuel Valls qui a dit à Tunis qu’il avait la « foi ».

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