C'est au cours d'une halte à Koufra en plein désert, dans le sud-est du pays, que les autorités libyennes ont découvert que cet Antonov soudanais transportait du matériel militaire et qu'il devait rejoindre un aéroport de la région de Tripoli. Un aéroport sous contrôle des milices révolutionnaires.
Immédiatement, les autorités légitimes ont accusé Khartoum de livrer des armes à leurs adversaires qualifiés de « terroristes ». Les Soudanais, eux, se défendent en affirmant que les armes étaient destinées à une force conjointe soudano-libyenne qui serait chargée de patrouiller le long de la frontière. « Faux », affirme le gouvernement : pour les autorités repliées à Tobrouk, cette livraison fait suite à la visite au Soudan de l'ancien président du Congrès général national, l'ancienne Assemblée dominée par la mouvance islamiste, celle-là même qui soutient un gouvernement « bis » à Tripoli.
L'affaire met en lumière les liens étroits entre le régime soudanais et la branche libyenne des Frères musulmans. Elle démontre aussi que le gouvernement de Tobrouk a beau répéter sans cesse qu'il a l'appui de la communauté internationale face à ce gouvernement de Tripoli qualifié d'« illégitime », ce soutien n'est pas tout à fait unanime.