Le dalaï-lama annule son voyage en Afrique du Sud

Pour la troisième fois en cinq ans, le dalaï-lama a dû annuler un voyage en Afrique du Sud. Le chef spirituel tibétain devait participer au 14e sommet des prix Nobel de la paix qui se tiendra le mois prochain au Cap. Mais les autorités sud-africaines auraient refusé de lui délivrer un visa pour ne pas froisser Pékin. L’affaire prend désormais un nouveau tour, puisque la Chine a salué la décision de l’Afrique du Sud.

Ce sont des remerciements très politiques. Pékin a salué, hier, la « justesse de la position » de l’Afrique du Sud, qui n’a pas délivré de visa au dalaï-lama. Celui-ci est considéré comme un dangereux séparatiste en Chine. En l’accueillant, l’Afrique du Sud risquait de froisser un important partenaire commercial.

La Chine salue donc « le soutien offert par le gouvernement sud-africain sur les questions qui touchent à sa souveraineté et à son intégrité territoriale ». Sauf que ces déclarations font gonfler la polémique en Afrique du Sud.

En effet, le ministère sud-africain des Affaires étrangères a d’abord expliqué que la procédure pour l’obtention d’un visa était « en cours » à New Delhi. Mais le représentant du dalaï-lama en Afrique du Sud affirme que les autorités sud-africaines lui ont téléphoné pour lui dire que la demande de visa ne serait pas accepté.

« Un jour noir pour l'Afrique du Sud »

Par la suite, le ministère a estimé que « l’affaire était close », puisque le dalaï lama avait finalement renoncé son voyage. L’opposition réclame donc des explications. « C’est un jour noir pour l’Afrique du Sud » a même déclaré Patricia De Lille, la maire du Cap, qui estime que « les idéaux pour lesquels Nelson Mandela s’est battu ont été bradés ».

Et plusieurs prix Nobel ont déjà signé une pétition pour soutenir la venue du dalaï-lama. S’il ne peut pas obtenir de visa, ils promettent de manifester « symboliquement mais fermement » lors du sommet du Cap pour « dénoncer le traitement dont il fait l’objet ».

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