Ce sont des remerciements très politiques. Pékin a salué, hier, la « justesse de la position » de l’Afrique du Sud, qui n’a pas délivré de visa au dalaï-lama. Celui-ci est considéré comme un dangereux séparatiste en Chine. En l’accueillant, l’Afrique du Sud risquait de froisser un important partenaire commercial.
La Chine salue donc « le soutien offert par le gouvernement sud-africain sur les questions qui touchent à sa souveraineté et à son intégrité territoriale ». Sauf que ces déclarations font gonfler la polémique en Afrique du Sud.
En effet, le ministère sud-africain des Affaires étrangères a d’abord expliqué que la procédure pour l’obtention d’un visa était « en cours » à New Delhi. Mais le représentant du dalaï-lama en Afrique du Sud affirme que les autorités sud-africaines lui ont téléphoné pour lui dire que la demande de visa ne serait pas accepté.
« Un jour noir pour l'Afrique du Sud »
Par la suite, le ministère a estimé que « l’affaire était close », puisque le dalaï lama avait finalement renoncé son voyage. L’opposition réclame donc des explications. « C’est un jour noir pour l’Afrique du Sud » a même déclaré Patricia De Lille, la maire du Cap, qui estime que « les idéaux pour lesquels Nelson Mandela s’est battu ont été bradés ».
Et plusieurs prix Nobel ont déjà signé une pétition pour soutenir la venue du dalaï-lama. S’il ne peut pas obtenir de visa, ils promettent de manifester « symboliquement mais fermement » lors du sommet du Cap pour « dénoncer le traitement dont il fait l’objet ».