D'emblée, Karim Wade dénonce une affaire montée de toutes pièces : « Je suis un prisonnier politique, lance-t-il à la barre, je refuse de payer la rançon. » Karim Wade dément être le détenteur des sociétés et des comptes bancaires qu'on lui attribue, et dit ne pas avoir le moindre intérêt : « Les propriétaires ne sont pas mes prête-noms », et de conclure : « Le pouvoir cherche à me condamner afin de m'empêcher de me présenter à la prochaine présidentielle. Ma candidature hante le sommeil de Macky Sall. »
Puis Karim Wade ajoute : « Je ne répondrai à aucune de vos questions tant que Bibo Bourgi ne sera pas soigné et en état de comparaître. » Le président de la Cour le reprend : « Tant que votre complice qui est en fuite ne vient pas. » Ce terme de complice fait bondir les avocats qui y voient un jugement, le signe de la partialité du magistrat.
Le procès se poursuit. Le président puis l'accusation posent à Karim Wade toute une série de questions sur ses biens présumés. Inlassablement, le fils de l'ancien président répète : « Je ne répondrai à aucune de vos questions tant que Bibo Bourgi ne sera pas soigné et en état de comparaître. »
Ce petit manège se poursuit, quand soudain Karim Wade demande qu'on arrête ce simulacre de procès qui ridiculise selon lui la justice sénégalaise. « Je ne peux pas me défendre en l'absence de Bibo Bourgi, qui revendique 90% du patrimoine qu'on m'attribue. »
La défense demande la récusation du président de la Cour et Karim Wade de ne plus assister aux audiences.