Au total, les avocats de Karim Wade ont soulevé une bonne dizaine d’exceptions de nullité. Ils se sont évertués à prouver que toutes les démarches entreprises par le parquet spécial et les enquêteurs sont entachées d’erreurs.
Me Demba Ciré Bathily évoque notamment une violation de la présomption d’innocence : « Nous avons vu des ministres faire des conférences de presse pour présenter cette personne comme étant coupable », dénonce-t-il. Puis l'avocat remet en question la constitution de partie civile de l’Etat. « Dans toute la procédure, explique-t-il, la partie civile n’a jamais été entendue par la commission d’instruction. »
Droit au recours
De leur côté, les avocats de l’Etat du Sénégal ont rappelé qu’au contraire, les procédures ont été suivies à la lettre : il y a d’abord eu une enquête, puis une mise en demeure, et une phase d’instruction. « Il y a bel et bien un droit au recours, relève Me Simon Ndiaye, puisque Karim Wade a saisi la Cour suprême avec sept requêtes ». Par ailleurs, poursuit cet avocat, « l’article 17 de la loi de 1981 prévoit la possibilité d’un pourvoi du condamné et/ou du ministère public suite à l’arrêt de la Cour ».
Lors de cette journée de débats, la partie civile a montré un certain agacement, par rapport au rythme du procès. « On ne peut pas passer des semaines sur des choses qui peuvent être traitées en quelques jours », lâche un avocat. « Je pense que la défense joue la montre, il ne faut pas entrer dans son jeu », avertit l’actuel bâtonnier de l’ordre des avocats.