48 heures après ce coup de force de l’armée, un accord a été signé lundi à Pretoria, qui théoriquement permet de sortir de la crise. Le Premier ministre, son rival le vice-Premier ministre et ses alliés, se sont tous engagés à travailler ensemble. Et surtout à rouvrir le Parlement, suspendu il y a trois mois.
Problème : ces partenaires au sein d’une coalition gouvernementale ne se font plus confiance. Ce n’est pas la première fois qu’il y a une crise et qu’ils s’engagent à reprendre le dialogue, et chaque fois, les rivalités reprennent.
Sur fond de rivalité entre ces hommes politiques, il y a le soutien de l’armée et de la police à des camps opposés, ainsi que des affaires de corruption, visant le chef de l’armée. Donc les problèmes de fond ne sont pas réglés. Ce qui retarde d'autant le retour annoncé hier du Premier ministre Thomas Thabane.
Cette incertitude pèse, confient les habitants de la capitale Maseru. Certes, ils sont au travail, les commerces sont ouverts, les militaires sont rentrés dans les casernes. Mais, disait-il, tant que le Premier ministre ne sera pas là, la crise continue.
Les raisons du non-retour
Selon un conseiller du Premier ministre, la situation sécuritaire ne lui permet pas de rentrer au Lesotho. En effet, des tirs ont éclaté dans la capital Maseru lundi soir.
Mardi, malgré un calme apparemment, la situation était tendue. Pas de policier dans les rues. L’armée, elle, est rentrée dans ses casernes. Il semble que l’armée ait partiellement neutralisé l'arsenal de la police. Celle-ci est considérée comme fidèle au Premier ministre, alors que l’armée, du moins en partie, soutient son rival le vice-Premier ministre Mothejoa Metsing. Celui-ci est d’ailleurs rentré au Lesotho après la signature lundi d’un accord de sorti de la crise. En l’absence du Premier ministre, il en assure les fonctions.
Ce mercredi, les différents partenaires de la coalition doivent se présenter devant le roi pour rendre compte de leurs récents pourparlers en Afrique du Sud. Cela pourrait être un début de normalisation, si tous les partenaires sont présents. A voir si le Premier ministre Thabane - qui a fui le samedi, alors que l’armée se rendait à sa résidence - aura regagné le pays.