Sa lettre ouverte est dans tous les médias nigériens : sur cinq pages, Hama Amadou explique aux citoyens du Niger comment, depuis qu'il a quitté la majorité présidentielle en août 2013, le pouvoir en place n'a de cesse de s'acharner sur sa personne. Et de rappeler avec moult détails tous les faits et événements reprochés : tirs d'arme à feu sur sa résidence, réduction de sa garde rapprochée en tant que président du Parlement, achat de conscience pour le démettre de la présidence de l'Assemblée.
Hama Amadou note que le pouvoir ne s'en tient pas à sa personne, mais s'en prend également à ses proches en arrêtant plusieurs collaborateurs et militants de son parti Lumana. Mais le coup de grâce à ses yeux reste ce qu’il qualifie d'« atteinte à un symbole » : la famille. Depuis juin dernier, sa deuxième épouse est écrouée pour supposition d'enfants dans le cadre d'un trafic présumé de bébés.
Le président Issoufou pointé du doigt
« Mahamadou Issoufou peut continuer à abuser du pouvoir, à violer la Constitution pour me faire arrêter, il trouvera toujours d'autres Hama Amadou sur son chemin », conclut-il en s'en remettant à Dieu.
En attendant, le président de l'Assemblée nationale a disparu : Bruxelles, Paris, Washington ? Le procureur de la République a indiqué attendre l'avis de la Cour constitutionnelle pour envisager les suites de la procédure judiciaire avec à la clé un éventuel mandat d'arrêt international à l'encontre de la deuxième personnalité du Niger.