Affaire des bébés nigérians: levée de l’immunité d’Hama Amadou

Dans le scandale du présumé trafic de bébés nigérians au Niger, l'immunité parlementaire d'Hama Amadou, chef de l'opposition et président de l'Assemblée nationale est levée. C’est la décision du bureau du Parlement à Niamey. Il pourra donc être entendu par la justice. L'une de ses épouses est actuellement en prison dans le cadre de cette affaire. Mercredi soir, on a appris qu'Hama Amadou avait quitté le Niger pour le Burkina.

C’est à l’unanimité que les sept membres du bureau présents à la réunion sur onze ont émis un avis favorable pour que la justice puisse entendre le député Hama Amadou. Les quatre autres membres de l’opposition ont boycotté la réunion, Hama Amadou ayant déjà saisi la Cour constitutionnelle en interprétation et en application de l’article 88 de la Constitution selon la procédure normale. C’est-à-dire que les membres de la Cour constitutionnelle ont quinze jours pour statuer.

La réponse du bureau de l’Assemblée nationale est déjà arrivée au cabinet du Premier ministre. Elle sera ensuite envoyée au ministère de la Justice et au procureur général pour enfin atterrir au bureau du Procureur de la République qui verra les dispositions à prendre.

Hama Amadou, couvert par l'immunité parlementaire n'avait jusque-là pas été inquiété par la justice dans ce dossier. Sa deuxième épouse fait cependant partie des 17 personnes écrouées pour « supposition d'enfants » en juin dernier. L'étau s'est resserré ces derniers jours alors que le ministre de l'Agriculture Abdou Labo a été placé en détention dimanche dans cette affaire.

Une affaire politique ?

Ce cas inédit au Niger suscite beaucoup de commentaires des juristes et autres constitutionnalistes sur les médias de la place. Dans une déclaration rendue publique, le bureau politique du parti de Hama Amadou, le Lumana Africa dénonce ce qu’il appelle la volonté du pouvoir de Niamey de débarquer et d’arrêter par tous les moyens le président de l’Assemblée nationale, principal adversaire politique du président Issoufou. L'ancien allié de l'actuel président avait annoncé en juillet dernier sur RFI son intention de se présenter à la présidentielle en 2016 contre lui.

Dès l’annonce de la décision du bureau de l’Assemblée nationale d’autoriser la justice à entendre Hama Amadou, de nombreux militants et sympathisants de son parti ont pris d’assaut son domicile et se disent déterminés à soutenir son leader dans l’épreuve qu’il traverse.

En début de soirée hier, mercredi, on apprenait que le président de l'Assemblée nationale avait quitté Niamey pour le Burkina Faso. Une information confirmée par des sources officielles au Burkina indiquant que Hama Amadou était bien arrivé clandestinement à Ouagadougou.

Partager :