Le gouvernement a sorti l’artillerie lourde et ce sont quatre ministres qui sont venus à la rencontre des journalistes pour expliquer que les négociations à l’amiable ne sont plus possibles avec la compagnie chinoise. Abdoulaye Sabre Fadoul est le secrétaire général du gouvernement : « Il y a eu des longues négociations, mais aujourd’hui, il est à constater que tous ces efforts ont été vains et par conséquent, tout espoir de voir ces litiges réglés à l’amiable est perdu », dit-il.
Dès la semaine prochaine, une délégation gouvernementale se rendra à Paris pour formaliser la plainte devant le tribunal arbitral de Paris comme convenu entre le Tchad et la compagnie chinoise.
Mais depuis vendredi 8 août, le tribunal de première instance de Ndjamena a été saisi d’une autre plainte pour dégradation de l’environnement et mise en danger de la vie d’autrui. Maître Béchir Madet, ministre de la Justice, déclare : « Nous sommes légalement fondés à engager les poursuites pour, un, dégradation de l’environnement et, deux, la mise en danger de la vie d’autrui. Les populations elles-mêmes pourraient également se constituer partie civile dans cette procédure ».
« Il ne faut pas transformer ce contentieux en un différend diplomatique »
Et quand on demande si cette avalanche de sanctions et de plaintes ne risque pas de jeter un froid sur les relations entre le Tchad et son partenaire chinois, le ministre Secrétaire général du gouvernement répond : « En Chine, les règles environnementales sont beaucoup plus contraignantes que dans notre pays. Il ne faut pas transformer ce contentieux qui est purement commercial en un différend diplomatique. Je pense que cet avis est partagé de part et d’autre ».
Plusieurs responsables de la CNPC sont visés, par la plainte devant le tribunal de Ndjamena et interdiction leur est faite de quitter le territoire tchadien.