Ouganda: la Cour constitutionnelle examine la loi anti-homosexualité

Mercredi 30 juillet s’est tenue à Kampala la première audience concernant la requête déposée contre la très polémique loi anti-homosexualité en Ouganda. La Cour constitutionnelle a ainsi pu examiner cette loi promulguée par le président Museveni en février 2014. Les requérants demandent l’annulation du texte.

Malgré l’insistance du procureur qui demandait le report de l’audience, les juges de la Cour constitutionnelle ont tenu à entendre l’affaire sans tarder en raison « de son caractère sensible ». Et ce mercredi, la parole était aux avocats des requérants qui sont revenus sur les circonstances du vote du projet de loi par l’Assemblée en décembre dernier.

« La procédure d’adoption de cette loi a été faite en violation des règles de fonctionnement du Parlement et de la Constitution de l’Ouganda puisque le quorum de l’Assemblée n’est pas atteint », a notamment expliqué Maître Nicholas Opio.

Des militants harcelés

Les militants des droits de l’homme étaient au rendez-vous. Jeffrey Ogwaro est membre de la coalition d’associations qui a introduit la requête. Il se félicite que l’affaire soit plaidée rapidement : « Des gens sont harcelés, des associations aussi. Donc pour nous, c’est une bonne chose que cela démarre et nous espérons une issue positive. »

Dans la salle également, venu pour défendre la loi anti-homosexualité qu’il a contribué à rédiger, le pasteur Martin Ssempa, célèbre évangéliste ougandais : « Ce que nous voyons ici, c’est la lutte des Africains pour préserver leur civilisation. La sodomie est inacceptable à la fois pour nos ancêtres, pour notre foi et notre loi, la bataille continue. »

Après trois heures d’audience, les juges de la Cour suprême ont donné rendez-vous aux différentes parties ce jeudi pour entendre la suite des arguments des avocats des requérants.

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