Crash du MH17: les enquêteurs renoncent face à la violence des combats

Les combats en cours dans l’est de l’Ukraine entre les militaires et les séparatistes ont poussé les enquêteurs néerlandais et australiens à rebrousser chemin. Ils devaient se rendre ce dimanche sur le site du crash du vol de la Malaysia Airlines Airlines qui s'est écrasé le 17 juillet dernier avec 298 personnes à son bord.

Trente experts néerlandais, accompagnés de policiers non armés néerlandais et australiens devaient se rendre ce dimanche sur le site du crash du vol MH17. Ils ont finalement reporté leur projet, devant l’intensité des combats qui se jouent dans cette zone entre les militaires ukrainiens et les séparatistes. La zone du crash est actuellement sous le contrôle des séparatistes de l’est de l'Ukraine, mais les combats se font de plus en plus violents dans la région.

« Les combats se poursuivent. Nous ne pouvons pas prendre de risques. La situation en matière de sécurité sur la route vers le site et sur le site même est inacceptable pour une mission d'observation non armée », a expliqué Alexander Hug, responsable de la mission de l’OSCE en Ukraine. Les experts pourraient tenter de se rendre sur le lieu du crash ce lundi, si les conditions de sécurité sont réunies.

Un cessez-le-feu a pourtant été décrété aux abords immédiats du site, mais les combats se rapprochent. Des tirs d’artillerie ont été entendus à 1 km seulement du lieu de la catastrophe. Le journal en ligne Ukrainiskaya Pravda affirme, témoignages d’habitants à l’appui, que les tanks des forces gouvernementales sont entrés dans les villes de Shakhtersk et Torez, tout près du lieu de la catastrophe.

Des informations qui restent encore à vérifier, mais qui confirmeraient le fait que l’armée continue sa progression vers Donetsk, la capitale régionale, place forte des séparatistes.
C’est le cas, à 45 km au nord, à Gorlivka, autre bastion rebelle, avec encore une fois, la population civile qui paye un lourd tribut : les attaques au lance-roquettes Grad qui ont touché des quartiers d’habitation, ont tué 13 habitants dont 2 enfants.

A Donetsk, la population vit dans la crainte d’un assaut final de l’armée. Samedi, des quartiers à la périphérie sud de la ville ont essuyé leurs premières salves de roquettes Grad. Des magasins et des maisons ont été touchés. Ceux qui le peuvent, à Donetsk, fuient la région, en train ou en voiture. Au nord de la ville, des tirs nourris retentissent désormais à intervalle régulier nuit et jour dans le quartier de l’aéroport, où les habitants passent désormais une bonne partie de la journée et la nuit dans des caves.


Nouvelles sanctions contre des personnalités russes

Les séparatistes sont montrés du doigt, depuis le crash du vol Amsterdam-Kuala Lumpur, pour la manière dont ils gèrent la zone du drame. Samedi, les Etats-Unis ont réitéré leurs accusations, un porte-parole de la Maison-Blanche affirmant que « Vladimir Poutine et les Russes [sont] coupables de cette tragédie ». L'Union européenne, de son côté, à décidé de nouvelles sanctions à l'égard de plusieurs personnalités russes.

Des sanctions qui, pour Moscou, constituent « un témoignage direct du choix des pays de l'Union européenne de revenir sur la coopération avec la Russie en matière de sécurité internationale et régionale. Y compris la lutte contre la prolifération de l’arme de destruction massive, le terrorisme, le crime organisé ».

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