Côte d’Ivoire: un nouveau statut pour les rois et chefs traditionnels

En Côte d’Ivoire, les rois et chefs traditionnels ont un nouveau statut administratif. Les députés ont voté, le 11 juillet, une loi qui institue une Chambre leur étant dédiée. Un texte voté à l'unanimité des 197 députés présents dans l'hémicycle, qui remplace un arrêté colonial de 1934 sur l’indigénat.

La nouvelle loi précise les fonctions des rois et chefs coutumiers ou traditionnels, mais elle reste floue sur la rémunération de chacun. « La loi, c’est vraiment les grands principes. Il y a des décrets d’application et puis il y a les arrêtés. Après, il y a même les directives et circulaires de la Chambre. Donc au niveau de la loi, ce n’est pas là que l’on va traiter l’indemnité des rois et des chefs. Ils auront des moyens et ces moyens passeront par le biais de leur Chambre pour que la plupart des chefs aient les moyens de travailler », précise le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko.

Le chef du village de Krindjabo, Nanan Patrick Aka se dit satisfait : « Au moins, on nous prendra en considération puisque par le passé, on était indigènes. Aujourd’hui, ça veut dire que nous sommes de vrais auxiliaires de l’administration. »

Promesse présidentielle

La préparation de la loi s’est faite sur la base d’environ 8 000 chefs de village en Côte d’Ivoire, 17 rois, 417 chefs de canton et plus de 300 chefs de tribu.

Lors de la présidentielle de 2010, Alassane Ouattara avait promis un statut des chefs coutumiers. L’adoption de cette loi à l’approche de la présidentielle d’octobre 2015 est perçue comme électoraliste par plusieurs observateurs, même si la loi précise que les rois et chefs traditionnels sont « soumis aux obligations de neutralité et d'impartialité » et qu’ils « doivent s'abstenir d'afficher leur appartenance politique ».

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