Un journaliste somalien contacté par téléphone par RFI décrit un état d'esprit assez sombre à Mogadiscio, ce mercredi matin. « Nous voyons que le gouvernement est incapable de restaurer la sécurité. Personnellement, dit-il, je limite mes mouvements et ne sors plus après 17 heures ». Un autre habitant de la capitale explique que toutes les routes sont fermées ce matin autour du palais présidentiel, la villa Somalia.
Le mouvement shebab avait promis de multiplier les attaques pendant le ramadan et ils sont fidèles à leur promesse. Pas un jour ne s'est écoulé depuis la fin juin sans qu'un attentat ou un assassinat ne survienne.
Nomination d’un nouveau ministre
Le gouvernement vient d'annoncer la nomination d'un nouveau ministre de la Sécurité : Khalif Ahmed Ereg, ancien chef des renseignements pour la région Bénadir, appartenant au sous-clan Saad. Le précédent, Abdikarim Hussein Guled avait démissionné fin mai après un assaut spectaculaire contre le Parlement alors que les députés siégeaient à l'intérieur, et n'avait pas été remplacé depuis.
Les chefs de la police et des renseignements ont également été remerciés. Mais ce jeu de chaises musicales ne semble pas suffisant pour restaurer la confiance. Selon un diplomate, les complicités ne font pas de doute et le gouvernement ne semble pas vouloir lutter contre cette infiltration qui a lieu à tous les niveaux.