Plus de 200 000 employés du secteur de l'acier et des constructions mécaniques sont concernés par cette grève illimitée lancée ce mardi par le puissant syndicat de la métallurgie pour demander des augmentations de salaire. Numsa dit avoir été poussé à faire grève face à l’intransigeance des patrons de la branche qui négocient.
Les discussions ont, en effet, capoté la semaine dernière. Les employeurs proposent 7 à 8% d’augmentation de salaire, légèrement au-dessus de l’inflation qui est à environ 6%, mais le syndicat réclame 12%. Pour le secteur manufacturier, une augmentation à deux chiffres est irréaliste. L’industrie est en pleine restructuration et a déjà perdu plus de 250 000 emplois sur les cinq dernières années.
Les économistes s’inquiètent puisqu’une grève prolongée dans la métallurgie pourrait paralyser l’industrie de l’automobile et du bâtiment.
La croissance était déjà en recul au premier trimestre de cette année en raison de cinq mois de grève dans le platine et ce nouveau mouvement social dans la métallurgie pourrait plonger l’économie en récession.
Des manifestations dans plusieurs villes
Des milliers de membres du syndicat Numsa ont manifesté ce mardi dans plusieurs grandes villes du pays. A Johannesburg, ils étaient environ 5 à 6 000 dans la rue pour demander des augmentations de salaire, principalement des employés du secteur de l’acier.
Selon Numsa, le mouvement devrait toucher quelque 10 500 entreprises, notamment dans la construction et l’automobile. Les équipementiers automobiles fournissent des pièces détachées aux usines de Toyota, Ford et General Motors en Afrique du Sud.
Lundi en fin de journée, la ministre du Travail Milfred Oliphant a tenté sans succès une médiation. En fin de journée, Numsa a donné 48h aux employeurs de la branche pour revoir leurs offres.