Kenya: le monde se déplace à Nairobi au chevet de l'environnement

Le Kenya accueille à partir de ce lundi 23 juin et jusqu'au 27 juin le sommet de l'ONU sur l'environnement, dont on attribue souvent à Nairobi le titre de capitale mondiale. Plus de 1200 participants sont attendus. Pour le pays hôte abritant le siège du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) depuis plus de quatre décennies, impossible de manquer ce rendez-vous et ce malgré le climat sécuritaire tendu après les récents attentats terroristes.

« Une vie digne pour tous », tel est le slogan de ce sommet historique. Il réunira autour de Ban Ki-moon, les 193 Etats membres de l'ONU et un large éventail d'acteurs du monde de l'économie, du système judiciaire ou encore du développement.

Pour éclairer les participants, un par terre d'experts de premier plan au niveau mondial. La semaine s'annonce riche, avec en bonus, des forums, et des dialogues, pour aborder une variété de dossiers comme le changement climatique, les emplois verts, la qualité de l'air, et la gestion rationnelle des produits chimiques.

Mais en tête des débats de haut niveau prévus avec les ministres et les dirigeants internationaux, figurent deux thèmes majeurs liés au développement durable et à l'environnement : la hausse des crimes liés à l'environnement et, pour la première fois mis en avant, le commerce illégal de la vie sauvage ou la question de l'intensification du braconnage.

Deux géants abattus pour leurs défenses

Cette dernière activité est un phénomène en hausse au Kenya. Depuis le début d'année, deux très vieux éléphants aux longues défenses ont été tués : Satao fin mai, et Mountain Bull en avril. Notre envoyée spéciale dans la réserve de Lewa a interviewé le garde forestier qui a retrouvé Mountain Bull.

Dans la salle radio, les opérateurs échangent des messages avec leurs équipes sur le terrain. Un peu à l'écart, Kimeli Maripet, 33 ans, raconte sa macabre découverte dans le nord du Mont Kenya à la mi-mai.

« Quand on est arrivé, on a senti une odeur. Au bout de deux heures, on l'a trouvé dans une dense forêt de bambou. Les défenses coupées, le collier GPS détruit. Cela faisait sept ou huit jours qu'il était mort, son corps était décomposé. J'ai vraiment senti quelque chose dans mon coeur. Si jamais je trouvais les gens qui ont fait ça, je serai capable de tout. »

Mountain Bull, âgé de 46 ans, portait un collier GPS et ses mouvements étaient suivis heure après heure par les gardes forestiers. La surveillance de ses mouvements avait servi, il y a trois ans, à construire un couloir de transhumance reliant le Mont Kenya au nord du pays.

« Il était ingénieux, intelligent, astucieux, c'était un super animal, se rappelle Geoffrey Chege, responsable de la faune sauvage. Il était aussi aventureux. Même s'il provoquait des conflits avec les humains, il montrait une vraie ingéniosité. Il franchissait les clôtures et pouvaient même ouvrir les barrières. Le seul problème c'est qu'il ne savait pas les refermer. »

Quinze jours après la mort de Moutain Bull, un autre géant, Satao, était tué par les braconniers dans le parc de Tsavo Est.

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