Avec une fleur sous plastique et une lettre incendiaire, l'ancien capitaine Moustapha Adib est parvenu à provoquer une nouvelle crise diplomatique entre Rabat et Paris. Mercredi, il s'est présenté à la porte de la chambre de l'hôpital militaire du Val-de-Grâce où le numéro 2 de l'armée marocaine, le général Abdelaziz Bennani, est hospitalisé depuis plusieurs semaines. Son objectif était de lui remettre une violente lettre, l'accusant notamment d'avoir du sang sur les mains.
A Rabat, ce nouvel incident a été très mal vécu. L'ambassadeur de France a aussitôt été convoqué, non pas par le chef de la diplomatie, mais par le directeur du contre-espionnage. Celui-ci a condamné « la lâche agression morale » du général. Dans un communiqué grinçant, le Premier ministre Abdelillah Benkirane a pour sa part rappelé la liste des griefs entretenus depuis février par le Maroc à l'égard de la France, et estimé qu'il s'agissait d'un « réel acharnement ».
Du côté du Quai d'Orsay, pas de commentaire. Le gouvernement marocain a fait savoir que le ministère français de la Défense l'avait assuré de l'ouverture d'une enquête sur l'incident.