La grève de la faim des Français détenus au Maroc ravive les tensions

Suite à la suspension en février de la collaboration judiciaire entre la France et le Maroc, à l’initiative du royaume, le cas des Français détenus dans les prisons marocaines ravive les tensions diplomatiques entre les deux pays. Une trentaine de détenus français sont en grève de la faim depuis lundi.

La coopération judiciaire entre la France et le Maroc avait été suspendue par le royaume en février, après la convocation devant un juge français du directeur du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, alors de passage à Paris. Le juge souhaitait l’entendre dans le cadre de deux plaintes pour « torture » avec le soutien de l'Association des chrétiens pour l'abolition de la torture, l’une déposée par un militant sahraoui des droits de l’homme, l’autre déposées par deux Franco-marocains.

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Intervention directe de Mohammed VI

Le dernier épisode en date de cette brouille, cette semaine, montre que les choses ne sont toujours pas simples. Cette fois, il s'agit du cas de Français détenus au Maroc, en attente d'un hypothétique transfèrement. Une trentaine d’entre eux ont entamé une grève de la faim, lundi dernier, pour demander leur transfèrement hors des prisons du royaume, comme prévu. Le transfèrement est suspendu à la reprise hypothétique de la coopération judiciaire. Le roi Mohammed VI, lui-même, a alors dû intervenir pour annoncer la constitution d'une commission ad hoc, chargée d'examiner leurs cas individuels, tandis que Paris disait « attendre des informations précises » sur le sujet.

L'ambassadeur de France convoqué à Rabat

Vendredi soir, on a appris la convocation de l'ambassadeur de France à Rabat. Un site internet affirmait qu'il s'agissait pour le ministre des Affaires étrangères marocain d'exprimer sa désapprobation d'une réunion tenue à l'ambassade de France, en présence du vice-président du club des magistrats marocains, sans l'aval de sa hiérarchie. Mais des sources politiques ont indiqué à l'agence espagnole EFE que le chef de la diplomatie du royaume souhaitait tout simplement évoquer l'affaire des détenus, et rien de plus. Quoi qu'il en soit, on voit le degré de nervosité qui règne actuellement au Maroc sur la question. Officiellement, les négociations pour normaliser la situation sont toujours en cours.

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