Aucun cri de joie devant les écrans géants, pas de fans de ballon rond dansant dans les rues, c'est ce que nous rapportent des témoins à Damaturu joints par RFI. La population du nord, terrifiée par la vague d'assauts quasi quotidiens, reste désormais terrée chez elle pendant les matchs alors qu’au Nigeria, le football est quasiment une religion.
Les matchs auraient dû rassembler d'immenses foules, notamment pour soutenir les Super Eagles, l'équipe nationale, vainqueur de la dernière CAN. Pour Joel Duku, un habitant de Damaturu, « l’ambiance à la maison n'est pas celle d’un lieu avec beaucoup de monde, mais au moins on a des chances de rester en vie ».
Rencontre à haut risque dimanche
L’explosion mortelle de mardi a fait monter la pression d'un cran. Deux Etats du nord du pays ont d’ailleurs interdit les rassemblements dans les lieux publics puisque les attaques imputées à Boko Haram s'intensifient. « Nous sommes en état d'urgence perpétuel, nous avons déjà restreint un maximum de nos déplacements », confie un habitant.
Début juin, des explosions à Jos et dans l'Etat de l’Adamawa ont fait au moins 43 morts, à chaque fois pendant la retransmission publique d'un match. Dimanche, pour leur deuxième rencontre dans cette Coupe du monde, les Super Eagles affronteront la Bosnie et le nord du Nigeria vivra une nouvelle fois ce match sous la menace.