Affaire Karim Wade: le Sénégal veut poursuivre le combat judiciaire

En France, les plaintes de l'Etat sénégalais visant Karim Wade ont été classées sans suite, mardi 17 juin, pour cause d’« infraction insuffisamment caractérisée », selon la justice française. Le procès du fils de l’ex-président Abdoulaye Wade pour enrichissement illicite doit s’ouvrir le 31 juillet prochain à Dakar. Mais l'Etat sénégalais n'a pas dit son dernier mot.

La bataille de France n’est pas tout à fait perdue, puisque selon le ministère sénégalais de la Justice, Dakar peut déposer une nouvelle plainte en France avec cette fois constitution de partie civile, comme le disait mercredi soir, sur RFI, Souleymane Jules Diop, directeur de la communication à la présidence de la République :

« Ce que les avocats de Karim Wade ont omis de dire, souligne le ministère de la Justice dans un communiqué, c’est que l’enquête menée en France a tout de même permis d’identifier des biens d’un montant de 12 milliards de Francs CFA (18 millions d’euros). »

Pour Me Moussa Félix Sow, le coordonateur des avocats de l’Etat, ce classement sans suite n'a d’ailleurs aucune incidence sur le calendrier procédural sénégalais. « La CREI [Cour de répression de l’enrichissement illicite, ndlr] continue son chemin et je puis vous assurer que nous avons des éléments solides contre Karim Wade », explique l’ancien bâtonnier.

Car d’autres fronts sont ouverts : comme Monaco ou en ce moment Singapour pour tenter de faire la lumière sur un compte en banque où dormiraient 45 milliards de francs CFA (68 millions d’euros).

Pour les avocats de Karim Wade au contraire, la décision de la justice française montre à quel point le dossier est vide. Quant à la piste de Singapour, il ne s’agirait que d’un « compte fantôme ». Karim Wade a d’ailleurs déposé une plainte contre l’expert financier qui a porté l’accusation.

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