Deux vaches sur le point d’être volées. Voilà ce qui pourrait être à l’origine de la soudaine crispation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo. C’est en tout cas ce que racontent plusieurs sources, côté congolais, ainsi que des éleveurs rwandais du village frontalier de Kyamabuye, interrogés par un journaliste congolais de l’Anadolu Agency qui a traversé la frontière.
Mercredi matin, des soldats congolais auraient tenté de réquisitionner deux vaches. L’éleveur rwandais, qui affirme avoir été victime d’une dizaine de vols de bétail ces derniers mois, appelle alors une patrouille rwandaise à l’aide. Mais, à la vue des soldats, les Congolais se seraient mis à tirer.
Le gouvernement congolais maintient sa version d'un rapt
Résultat, les militaires rwandais répliquent, tuant un caporal congolais. Ses acolytes se seraient alors retirés, avant de revenir l’après-midi chercher le corps. Un retour qui sera à l’origine d’une seconde vague d’affrontements, se soldant par la mort de quatre militaires congolais.
Un récit, confirmé par des sources militaires rwandaises anonymes, qui expliquerait le tweet de la ministre des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, mercredi soir, appelant le Congo à empêcher ses soldats de traverser la frontière.
Mais Kinshasa réfute toujours cette version des faits. Ce sont des justifications après coup, affirme le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. « Un individu seul ne vole pas une vache ». Et même si c’était le cas, « une tentative de vol mérite-t-elle qu’on tue un individu ? », s’interroge-t-il, maintenant la version d’un rapt d'un soldat congolais par les forces rwandaises.