Cette zone frontalière où ont eu lieu ces échanges de tirs est une zone qui est spécifiquement et régulièrement l’objet de tensions. Que ce soit sur l’appartenance d’un pâturage au Rwanda ou au Congo, ou du bétail qui traverse à cet endroit, la frontière est particulièrement mal délimitée et sinueuse, donc pas toujours facile de savoir si on est au Rwanda ou au Congo. Une hypothèse est donc de dire qu’une banale traversée de soldats du mauvais côté a en fait dégénéré.
Mais ce qui est nouveau ce sont les échanges de tirs et surtout les tirs à l’arme lourde, hier et ce matin. Pourquoi une telle escalade ? Alors les deux côtés s’accusent d’avoir provoqué l’autre et surtout d’instrumentaliser la question des rebelles hutus rwandais, les FDLR, ces ennemis historiques de Kigali.
On s'accuse mutuellement
Pour Kinshasa, Kigali veut faire capoter le processus de désarmement pacifique soutenu par le Congo. Le Rwanda, lui, affirme subir des provocations avec des incursions répétées de soldats congolais sur son territoire, dont certains pourraient être des rebelles « déguisés en soldats », voilà ce qu’affirment certains officiels rwandais.
Alors signe, peut-être, d’un début d’apaisement : le mécanisme conjoint de vérification, un organe sensé arbitrer ces conflits frontaliers, organe qui a été autorisé par les deux pays à envoyer une équipe sur les lieux pour tenter d’y voir plus clair.