Membre du collectif des avocats des familles, M° François Cantier, affirme avoir rencontré lundi à Dakar Paul Mwilambwé. Selon lui, Paul Mwilambwé sait qu’il risque la prison mais il sait aussi qu’un procès équitable est sa seule chance d’être un jour disculpé : « On ne peut pas vivre toute sa vie dans la peur d’être un jour assassiné », commente l’avocat.
Sera-t-il arrêté pour être entendu ? Le dossier est embarrassant pour les autorités surtout à quelques mois de l’ouverture, à Dakar, du sommet de la Francophonie, rien de mieux pour jeter un froid dans les relations avec Kinshasa.
Le 10 janvier dernier, les avocats de la FIDH avaient déjà déposé une plainte, mais une plainte simple, qui n’avait pas été rendue publique, juste pour « sonder » les autorités judiciaires du Sénégal. « Cette plainte est restée sans réponse », regrette Florent Geel, responsable Afrique de l’organisation. « Aujourd’hui, le fait de se porter partie civile, explique-t-il, va contraindre la justice sénégalaise à ouvrir une information judiciaire ».
Le risque ? Les avocats ne s’y trompent pas : que la justice sénégalaise freine des quatre fers, que l’enquête traine en longueur ou qu’elle n’aboutisse pas. L’un d’eux rappelle néanmoins qu’un certain M° Sidiki Kaba, ancien président d’honneur de la FIDH, est aujourd’hui le ministre sénégalais de la Justice. Est-ce vraiment un pur hasard si Paul Mwilambwé a posé ses valises à Dakar ?