Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
« Ils ont le droit de faire grève mais je ne peux pas m’expliquer que l’université soit saccagée ». Et parce que la qualité d’étudiant ne confère pas l’impunité, le procureur réclame 3 mois de prison ferme.
Franc symbolique
De son côté, Babacar Ba, l’agent judicaire de l’Etat, demande simplement le franc symbolique car on ne peut justifier un acte de vandalisme. Le représentant de l’Etat dénonce au passage l’instrumentalisation du mouvement estudiantin. « Il y a des faux étudiants à la solde de je ne sais qui, qui les manipulent. »
Contre ces arguments, les avocats de la défense choisissent de faire plutôt le procès des forces de l’ordre. « On a vu des étudiants victimes et non pas coupables ! On les a tabassés, on a cassé leur ordinateur. Etait-ce nécessaire de fracasser les portes des chambres ? », s’insurgent les défenseurs qui dénoncent une « répression policière sauvage ».
« Délit d'étudiant »
Les avocats relèvent aussi l’absence de preuves. Pas de photos, ni de témoignages : « On ne peut imputer aucun faits précis à ces jeunes-là qui a fait quoi au juste. On est en train de créer un délit d’étudiant », lance à la barre l’un des avocats. « Relaxer tout le monde, c’est plus sage. Une condamnation aboutirait à aggraver la crise universitaire. » Le jugement est attendu ce mercredi.