Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
« Il faut agir et agir vite ». Tel était le message des manifestantes. Parmi elles, une Nigériane, la sociologue Ayesha Imam : « Les filles sont notre futur. Elles ont le droit d’avoir une éducation. Si on ne fait rien maintenant, les filles au Nigeria vont avoir peur d’aller à l’école. C’est pourquoi il est nécessaire de montrer publiquement notre solidarité. »
Sommées de quitter les lieux par les policiers, les militantes ont dû rebrousser chemin. « On ne comprend pas pourquoi on nous interdit de manifester parce que nous avions prévenu qu’on allait défiler. On ne pensait vraiment pas qu’on allait interdire cette manifestation de soutien de femmes habillées en rouge et qui défilent pacifiquement », se désole Fatoumata Cissé Sarr, membre du conseil sénégalais des femmes. Et elle ajoute : « Ce n’est pas grave, on fait passer notre message quand même ! »
Un message de solidarité et d’indignation, comme l’explique Ndeye Ndiaya Ndoye, coordinatrice du réseau SOS Equilibre. « Ce message s’adresse à tout le monde. Que ce soit au Nigeria, au Togo, au Mali. Et rien qu’à penser au malheur que ces filles-là vivent... Nous avons fait des études, nous sommes sorties de nos maisons, nous connaissons le Coran. Le Coran ne dit pas cela. Donc nous sommes contre et les Sénégalais, ici, qui vont venir nous dire que nous sommes des islamistes, que nous sommes des fondamentalistes, nous allons leur dire non. »
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