La justice a ordonné la saisie des biens et avoirs de la Ligue de protection de la révolution et de ses bureaux régionaux. Leurs activités sont désormais interdites. Car les LPR contrevenaient à la loi d'organisation et de création des associations, assure le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis.
Le chef de la Ligue Mounir Ajroudi compte faire appel. Il dénonce un procès politique et « la fragilité des preuves ». Des accusations démenties par le procureur de la République qui évoque une procédure respectueuse de la loi et la préservation de l'ordre général. Car les LPR sont tenues pour responsables d'intimidations et d'actes violents : comme le lynchage à mort d'un membre du parti d'opposition Nida Tounes à Tataouine en octobre 2012 ou encore l'attaque du siège du syndicat UGTT au centre de Tunis en décembre de la même année.
Ce jugement a de quoi satisfaire nombre d'opposants et d'associations qui voient en ces ligues des milices proches du parti islamiste Ennahda et de son ex-allié gouvernemental le CPR. Des milices dont des membres se sont proclamés garants des « acquis » de la révolution et du « renforcement de l'identité arabo-musulmane ». Une conception de la révolution qui ne fait pas l'unanimité.