Samedi, à Maluku. Installés dans trois bus, près de 400 expulsés de Brazzaville sont sur le point d’être rapatriés chez eux, dans le Bas-Congo. Mais dans le camp de Maluku, ils sont près de 3000 à vivre, mal installés sous deux hangars ou des tentes, comme Thérèse, arrivée il y a trois semaines : « On est partis de Brazzaville comme, ça, sans rien, même pas l’argent. Sans rien, avec les enfants, ce n’est pas facile. Ici, la pluie entre là où on dort. On souffre vraiment ».
« Une situation de transit »
Les autorités répondent comme elles peuvent à cette arrivée massive de réfugiés. Points d’eau, dispensaires, distributions de riz, sardines et pain, tout a été mis en place ces dernières semaines. L’objectif est de rapatrier chacun de ces expulsés chez eux. « Une réinsertion dans les milieux d’origine est en train d’être organisée. C’est une situation de transit. Les conditions, nous les souhaitons meilleures, chaque jour », insiste Geneviève Inagosi, ministre congolaise de la Famille.
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Le problème, c’est que beaucoup ont passé plus de temps au Congo-Brazzaville que dans leur pays d’origine. C’est le cas de Nelly, 26 ans. Elle a quitté sa province, l’Equateur, à l’âge de 9 ans. Désormais, l'Equateur, elle n'en connaît rien. « Quand on était à Brazzaville, il y avait la guerre là-bas», s'inquiète-t-elle. Quant à sa famille, elle « ne sait pas si elle est là-bas ».
Ils sont 3 000, encore, à attendre de trouver un endroit où atterrir et travailler. Une tâche qui risque d’occuper encore plusieurs semaines le gouvernement.