RCA: appels au calme après les affrontements à Bambari

Les affrontements, jeudi, entre des partisans de la Seleka et les soldats français de Sangaris à Bambari, dans le centre-est de la République centrafricaine ont poussé 1 500 personnes à se réfugier dans l’évêché. Les appels au calme se multiplient, tandis que la Seleka évoque une « incompréhension » à l’origine de la montée de tension.

Des accrochages ont opposé des éléments de Sangaris à des partisans de l’ex-Seleka, ce jeudi matin à Bambari. Quelques coups de feu ont été tirés, aux environs de 8 h 00, puis des barrages ont été mis en place en ville par des musulmans en colère. La situation a poussé quelque 1500 personnes à fuir vers l’évêché. Des déplacés qui ne savent pas pour l’instant quand ils rentreront chez eux.

La Seleka affirme vouloir « la paix »

En début de soirée, les deux représentants du général Hassan Bouba Ali, de la Seleka, sont venus à l’évêché rencontrer l’évêque de Bambari, Mgr Edouard Mathos, pour parler de l’accrochage qui avait eu lieu dans la matinée et des tensions qui ont éclaté en ville. A l’issue de cet entretien, Hassan Bouba Ali, secrétaire général de la région militaire numéro 5, a tenu à rassurer les populations chrétiennes. « On demande [aux membres de la] communauté chrétienne, qui sont maintenant dans l’église, de retourner chez eux et de reprendre leurs activités. Notre message à la jeunesse musulmane, et à toute la population de Ouaka [la préfecture dont Bambari est le chef-lieu, ndlr], c’est que nous voulons la paix ». Appel à l’apaisement, également, de la part Mgr Mathos : « Mon message à la population, c’est la paix, la sérénité. Que les populations réfléchissent bien pour leur pays, qu’ils ne se conduisent pas comme les autres. »

Malentendu ou manipulation ? 

Selon la Seleka, l’accrochage a fait deux morts et quatre blessés. Un accrochage que les ex-rebelles mettent sur le compte d’un « malentendu » entre la population musulmane et Sangaris. Les jeunes auraient cru que le désarmement allait démarrer alors qu’ils le refusent. « On avait rendez-vous avec Sangaris, ce [jeudi] matin. Ils sont venus à notre base, pour que l’on travaille avec eux. (…) Les populations ont eu peur, ils se sont dit : "les Sangaris sont venus pour faire le casernement et le désarmement" », affirme Hassan Bouba Ali. S’il reconnaît qu’il y a bien eu « échanges de tir », ce responsable Seleka explique que « l’on n’est pas sûr que la Seleka a tiré » et que ce sont « certaines populations, qui ont des armes, qui ont tiré. »  D’autres sources s’interrogent, tout de même, sur une possible manipulation de ces jeunes pour envoyer un avertissement à la force française.

→ A (RE)LIRE : RCA: A Bambari, la communauté internationale met en garde la Seleka

Partager :