Guinée-Bissau: le candidat battu accepte les résultats de l'élection

Nuno Gomes Nabiam, battu au deuxième tour de la présidentielle bissau-guinéenne, a souhaité « bon vent » au nouveau président, José Mario Vaz, du PAIGC. Une déclaration obtenue après deux jours de tractations intenses, dirigées notamment par l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, chef de la mission d’observation de l’Union africaine, le représentant spécial des Nations unies, José Ramos Horta, et la Cédéao.

Avec notre envoyée spéciale à Bissau, Carine Frenk

Apaisement en Guinée-Bissau. Nuno Nabiam a finalement accepté les résultats de l'élection présidentielle du 18 mai. Même s'il n'a pas explicitement reconnu sa défaite face à José Mario Vaz,  le candidat du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), c'est « au nom de la paix et de la stabilité » qu'il s'est engagé, dans une déclaration lue jeudi devant la presse, à respecter les résultats de la Comission nationale électorale (CNE) : « Les résultats proclamés par la CNE ne correspondent pas aux résultats que nous avons. Nous pensons que pendant ces élections, il y a eu beaucoup de fraudes. Mais au nom de la paix, au nom de la stabilité, au nom de tous les fils et les filles de Guinée Bissau, et surtout parce que nous avons placé la Guinée-Bissau au-dessus de tout intérêt personnel, nous disons à la CNE ceci : ceux qui ont été proclamés vainqueurs, nous leur souhaitons bon vent et qu’ils travaillent pour que le pays avance. Nous ne voulons pas créer de problèmes, nous ne voulons entrer dans un climat de tension. Mais nous nous insistons : les résultats proclamés ne correspondent pas à ceux que nous avons. »

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Des tractations étaient menées depuis mardi par le responsable de la mission des observateurs de l'Union africaine (UA), l'ancien président mozambicain, Joaquim Chissano, et des responsables de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), notamment, pour amener Nuno Gomes Nabiam à accepter les résultats de la CNE. Il n'y aura donc pas de contestions alors que ces élections devaient ramener la stabilité en Guinée-Bissau, deux après le putsch du 12 avril 2012.

Nuno Gomes Nabiam, candidat sans étiquette, était soutenu par le Parti de
la rénovation sociale (PRS), deuxième formation du pays, et des chefs de l'armée. José Mario Vaz, le candidat du principal parti du pays, a été déclaré vainqueur du scrutin par la CNE, mardi, avec 61,9% des voix contre 38,1% pour Nuno Gomes Nabiam. Les résultats définitifs doivent être proclamés par la Cour suprême à une date qui n'a pas été précisée.

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