La Guinée-Bissau attend que son nouveau président sorte du silence

Le calme prévaut à Bissau, dans l’attente de la première prise parole du nouveau président, José Mario Vaz, le candidat du PAIGC, et surtout celle de son rival, Nuno Gomes Nabiam, qui semble contester les résultats provisoires annoncés mardi par la Commission nationale électorale. Sa conférence de presse initialement prévue mercredi a été reportée à jeudi.

Avec notre correspondante à Bissau, Carine Frenk

Période d’incertitude à Bissau, le camp Nabiam refuse pour le moment d’accepter les résultats provisoires. Les tractations vont bon train. Les représentants de la communauté internationale restent confiants. Du côté de l’armée, le chef d’état-major, le général Antonio Indjai, s’est engagé à accepter le verdict des urnes. « Avant l’élection de 2012, le même général Indjai avait promis de ne pas intervenir, cela ne l’a pas empêché de conduire le coup d’Etat du mois d’avril », rappelle tout de même un expert, qui précise cependant que, cette fois-ci, le contexte est différent.

L’Ecomib, la force d’attente de la Cédéao, joue un rôle de dissuasion important. Les urnes ont parlé, l’écart est sans appel et il sera vraiment très difficile pour l’armée d’agir, dans l’immédiat en tout cas.

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« Les jours et les semaines qui viennent seront déterminants », précise un diplomate, « c’est un processus qu’il faut suivre pas à pas ». L’investiture, la nomination du nouveau gouvernement, l’élection du président de l’Assemblée nationale et les premières décisions sont autant d’étapes qu’il va falloir franchir. « La durée de vie du nouveau pouvoir va dépendre de sa capacité à instaurer un climat de confiance », explique un politologue. Il va falloir jouer de fermeté et de souplesse à la fois et ce n’est pas facile.

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