6 123 jours de détention, dont 56 jours de garde à vue, dix-sept années au total passées dans une cellule de quelques mètres carrés, ont certes usé Michel Atangana. Mais l'homme d'affaires franco-camerounais, bientôt cinquante ans, reste combatif. Son seul crime, dit-il : avoir entretenu une trop grande proximité avec Titus Edzoa, l'ennemi juré du président Paul Biya.
Désormais, il veut que ses geôliers paient. Il l'a dit aux policiers de la brigade de répression de la délinquance sur la personne chargée de l'enquête préliminaire. Marie Darcourt, son avocate, détaille :
« M. Atangana a dit qu'il souhaitait désormais retrouver sa dignité. Il entendait par là que son processus de réconciliation avec la société nécessite pour lui que les responsables de cette détention et toutes les personnes qui ont contribué à cette détention arbitraire soit jugés, bien entendu, mais également que lui soit indemnisé. M. Atangana a également donné un certain nombre de noms de personnes qui seraient prêtes à témoigner des conditions de sa détention, mais également des conditions de l'ensemble des procédures dont il avait fait l'objet au Cameroun, et il appartient maintenant au parquet de décider des suites à donner à cette affaire. »
Michel Atangana cible notamment trois ministres camerounais. Une affaire néanmoins délicate pour le parquet de Paris, qui n'a encore jamais eu à traiter ce genre de plainte.