Les avocats avaient fait la demande de remise en liberté jeudi, au lendemain de la déclaration télévisée du président Boni Yayi qui a accordé son pardon à tous les protagonistes de l'affaire. Parmi eux, Zoubérath Kora, nièce et ancienne gouvernante du chef de l’Etat, accusée d’avoir essayé d’empoisonner son oncle et arrêtée en octobre 2012.
C’est donc un peu avant 21 heures, hier, dans une nuit rafraîchie par la pluie, que Zoubérath Kora a retrouvé la liberté après 19 mois de détention. Entourée par deux avocats et par du personnel de la prison, elle s’est exclamé : « Je suis très contente mais je suis toujours révoltée parce que tout ce qui a été raconté en mon nom n’est pas bien. Je remercie mon avocat, je remercie mes parents qui m’ont soutenue, je remercie le peuple béninois, je remercie mes amis. C’est tout ce que j’ai à dire. Je vous remercie. » Puis elle s’est engouffré dans un véhicule tout terrain où l’attendaient sa sœur et sa petite nièce.
« Immixtions du pouvoir »
« C’est un sentiment de satisfaction, confirme maître Mohamed Barret, l'avocat de Zoubérath Kora, mais avec un arrière-goût de regret en raison de toutes les violations et des immixtions intempestives du pouvoir pour lutter dans le fonctionnement judiciaire, toutes les choses qui ont retardé cette échéance. Nos clients devaient sortir depuis le 17, mais de l’année 2013 ! »
C’est la date du non-lieu rendu par le juge d’instruction, non-lieu que les avocats des ex-détenus espèrent voir consacrer le 16 juin prochain lorsque la cour d’appel de Cotonou étudiera la demande d’abandon des poursuites formulées par le procureur général. En effet, le chef de l’Etat n’est plus partie civile dans ces affaires.