« J’étais en patrouille en direction de Gallo, raconte l’adjudant Yannick, de la force Sangaris. Arrivé sur Gallo, j’ai reconnu une piste qui partait au sud, en direction d'Abba. Sur cette piste, je suis tombé sur un 4x4 accompagné de quatre motos. Des pick-up, on n’en voit pas tous les jours, donc je l’ai arrêté pour le contrôler. Dedans, il y avait quatre anti-balaka. Le responsable du 4x4 est descendu et c’est là qu’il m’a annoncé qu’il y avait cinq corps dans le 4x4, dont celui d’une journaliste française. Ils m’ont dit que ce n’était pas eux, que c’était une bande armée qui était à 80 kilomètres au sud de là où j’étais. Ils venaient pour ramener les corps au dispensaire de Gallo. Forcément, j’ai quand même été vérifier s’il y avait bien le corps de quelqu’un de blanc. J’ai juste confirmé en regardant son cou, pour voir si c’était bien une femme et qu’elle était blanche. Après, tout était couvert de draps et de linge, et je n’ai pas voulu voir autre chose. J’ai appelé mes chefs. C’est la gendarmerie de Bouar, avec les éléments de chez nous, qui sont intervenus ensuite pour identifier le corps. »