Enlèvement des Nigérianes: le président annule sa visite aux familles

Le président nigérian, Goodluck Jonathan devait se rendre, ce vendredi, dans le village de Chibok à l’endroit même où des centaines de jeunes filles ont été enlevées à la mi-avril par Boko Haram. Un déplacement finalement annulé à la dernière minute par la présidence qui avance des raisons de sécurité.

Officiellement, selon un officiel -qui a tenu a garder l’anonymat- Goodluck Jonathan ne se rendrait pas à Chibok pour des raisons de sécurité. Cela montre que le dispositif sécuritaire dans l’extrême nord-est du Nigeria n’est pas au point. Cela illustre aussi sans doute et à nouveau les cafouillages et les nombreux rétropédalages qui prévalent depuis le début de cette affaire, il y a un mois. En clair, les autorités nigérianes sont embarrassées par l’emballement médiatique international qu’a pris l’enlèvement de ces jeunes filles et la pression des chancelleries occidentales, et notamment nord-américaine, accentue un peu plus ce malaise.

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Les Etats-Unis sont en pointe de la mobilisation sur le terrain et ils ne se gênent pas pour tacler la politique d’Abuja. Jeudi, Robert Menendez, le président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain a déclaré que « la réponse du gouvernement nigérian à ces crises est d’une lenteur tragique et inacceptable ». Le ministère américain de la Défense a enfoncé le clou en brocardant la lenteur d’adaptation des forces de sécurité face à la menace Boko Haram.

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Des mots prononcés quelques heures avant l’annonce de cette visite à Chibok et ce n’est peut-être pas un hasard. En tous les cas, cette annulation risque de frustrer un peu plus les familles des jeunes filles kidnappées qui n’ont jamais vu le chef de l’Etat fouler leur village.

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