La tâche à accomplir pour ce recensement est énorme: il faut couvrir un pays immense, convaincre la population de répondre aux questions et s’assurer du traitement correct des données recueillies. Pour réussir, le pouvoir a mis les grands moyens : des spots à la radio, des sms envoyés sur les téléphones portables et des fanions aux quatre coins de Luanda.
Depuis plus d’un mois, l’Angola ne parle que du recensement qui commence ce vendredi. Dans ce pays plus qu’ailleurs, l’opération revêt un caractère exceptionnel. Plus de 100.000 personnes vont être mobilisées. Un budget de 200 millions de dollars a été débloqué. Ministères, police, armée, société civile, ils sont tous sur le pont.
Priorité nationale, le recensement est avant tout un test pour l’exécutif angolais, mené par le président dos Santos. Le délai de 15 jours pour la collecte des informations sera-t-il tenu ? L’ensemble du territoire sera-t-il couvert ? Les agents recenseurs sont-ils suffisamment formés pour remplir les questionnaires correctement ? La population acceptera-t-elle de répondre ?
Toutefois, les plus grands soucis risquent de venir après l'opération, avec les résultats. Le pouvoir explique qu’ils permettront d’améliorer les politiques publiques et, in fine, les conditions de vie de la population. Mais, en présentant une photographie réaliste du pays, ils pourraient bien donner du grain à moudre à l’opposition, partis politiques comme une certaine frange de la jeunesse.