La nuit vient de tomber quand un groupe d’individus non identifiés surgit devant la voiture. Le meneur, qui se révèlera être par la suite le président du conseil communal Venant Sibomana, ordonne à une bande de jeunes présentés par la population comme des Imbonerakure, de bloquer la route avec des pupitres et des chaises.
Aucune explication n’est alors fournie de la part des assaillants, ni identité déclinée. La population s’amasse peu à peu, mais elle est chassée, parfois même battue quand elle tente de donner des explications et notamment de révéler l’identité des assaillants.
Multiplication des coups de fil
Des policiers apparaissent, mais n’osent pas intervenir. Ils sont en sous-effectifs. Les coups de fil se multiplient pour tenter de débloquer la situation à la présidence de la République, aux gouverneurs des deux provinces limitrophes, et même à un commissaire provincial. L’homme et la bande de jeunes qu’il dirige refusent d’obtempérer.
Interpellé sur son attitude face aux autorités et sur les conséquences que cela pourrait avoir, Venant Sibomana explose de rire et s’éloigne du véhicule. Il faudra deux heures et demie pour que le barrage soit levé.
Durant le week-end, des hauts responsables ont fait le déplacement pour s’enquérir de la situation à Marangara et suivre les enquêtes. RFI a pu constater l’interpellation d’au moins cinq des responsables à des fins d’interrogatoire dont le meneur Venant Sibomana.