Pour le Congo ce procès qui s’est ouvert sous une forte pression de la communauté internationale est crucial, et notamment pour montrer que l’impunité n’a plus de place dans les rangs de l’armée congolaise. Au total, six unités de l’armée congolaise sont impliquées, dont deux avaient été entraînées par les Etats-Unis et l’Afrique du Sud avant ces nuits de violence.
190 viols, un meurtre et 825 cas de pillages, voilà ce que les avocats ont recensé.
Le résultat d’une dizaine de jours de débâcle et de nuits d’horreur fin 2012, lorsque des centaines de soldats en déroute fuient les rebelles du M23 et atterrissent dans la localité de Minova.
Six mois de procès
Pour répondre de ces actes, 39 prévenus : 14 officiers et 25 militaires de rang. Accusés de crimes de guerre, et pour certains de viol et de pillages, ils risquent la prison à vie. Pendant six mois, le procès a tenté d’éclairer la responsabilité de chacun dans ces crimes de masse. La défense, jusqu’au bout, a plaidé la clémence. Elle a insisté sur la difficulté de prouver la participation effective de ces militaires dans les pillages et les viols notamment. Et c’est l’une des difficultés de ce procès : démontrer l’implication directe de ces militaires. Quelques-uns ont été retrouvés avec des biens pillés, mais trois victimes seulement ont été en mesure de désigner leur agresseur.
De leur côté, les avocats des victimes se disent satisfaits de ce procès qui a pris le temps d'entendre toutes les parties selon eux. Les organisations de défense des droits de l’homme, elles, relèvent toujours deux faiblesses : l’absence de hauts gradés de l’armée parmi les accusés, et le fait qu’il n’y a aucune possibilité de faire appel une fois le verdict rendu par cette cour militaire opérationnelle (un droit pourtant inscrit dans la Constitution congolaise).