Navi Pillay, la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme et Adama Dieng, le conseiller spécial pour la prévention des génocides, n'ont pas mâché leurs mots au terme d'une visite de deux jours à Juba au Soudan du Sud.
Ils ont dénoncé les incitations à la haine, dont on en a vu un exemple à la mi-avril dans la ville de Bentiu quand des rebelles ont diffusé sur les ondes des appels aux meurtres et aux viols. Ils ont aussi dénoncé les tueries sur base ethnique. A Bentiu, les rebelles ont assassiné au moins 200 personnes originaires du Darfour juste après la prise de la ville. Et dans la localité de Bor, ce sont des forces pro-gouvernementales qui ont attaqué des personnes réfugiées dans une base de l'ONU, provoquant un bain de sang.
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Pour Adama Dieng, ces évènements, les logiques en œuvre, l'impunité et le cycle de violences font craindre que le conflit au Soudan du Sud échappe à tout contrôle. Et il a insisté sur le fait que l'ONU ne permettra pas que se reproduise le drame du Rwanda. Navi Pillay et Adama Dieng enquêtent d’ailleurs sur les massacres de Bentiu et de Bor et ils ont rencontré à la fois le président Salva Kiir et le chef des insurgés Riek Machar pour les enjoindre à punir les responsables de ces crimes.
Selon Navi Pillay, la communauté internationale doit faire pression sur les dirigeants politiques du pays afin qu'ils cessent d'entraîner aveuglément leur peuple sur le chemin de l'autodestruction.