Soudan du Sud: quatre proches de Riek Machar libérés

Au Soudan du Sud, quatre proches de Riek Machar ont été relaxés, puis libérés ce vendredi. Le ministre de la Justice a annoncé jeudi avoir demandé la fin des poursuites judiciaires contre ces anciens dignitaires du régime. Ils avaient été arrêtés mi-décembre aux premières heures des combats entre partisans de Riek Machar et du président Salva Kiir. Les autorités les avaient accusés d'avoir fomenté un coup d'Etat avec le chef des rebelles.

Cette décision survient alors que Juba subit une double pression. D'abord celle de la communauté internationale. Hier, jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé son « horreur et sa colère » devant le massacre de la mi-avril à Bentiu. Les quinze membres ont menacé de « prendre des mesures appropriées » contre les responsables d'exactions. Une menace de sanctions ciblées brandie pendant les débats par les Etats-Unis, alliés historiques du Soudan du Sud, et parrain de son indépendance.

Le Conseil a églament dénoncé le « ciblage ethnique systématique sur une base ethnique », mettant en demeure Salva Kiir et Riek Machar de « sanctionner les coupables et de reprendre les négociations ». Des injonctions au ton très ferme, votées de surcroit à l'unanimité, et donc, aussi par la Chine qui a massivement investi dans le secteur pétrolier sud-soudanais.

Situation militaire périlleuse

L'abandon des charges a aussi été décidé alors que l'armée vient d'enchaîner les défaites dans l'Etat stratégique d'Unité, une zone pétrolière aujourd'hui quasi entièrement sous contrôle rebelle.

La libération des quatre hommes était une exigence de Riek Machar pour négocier avec le pouvoir. Il s'agit de l'ex-secrétaire général du SPLM (parti au pouvoir) Pagan Amum, de l'ex-ministre de la Sécurité nationale Oyai Deng Ajak, de l'ex-ambassadeur à Washington Ezekiel Lol Gatkuoh et de l'ancien vice-ministre de la Défense Majak d'Agoot. Mais difficile de dire si cela suffira à la reprise des pourparlers repoussés au 28 avril. En attendant, Juba a gardé un moyen de pression : les poursuites judiciaires contre Riek Machar ont été maintenues.

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