Dimanche d’examen pour ces étudiants de Kampala rencontrés sur le campus de l’université Makéréré, le principal établissement ougandais. L’annonce du lancement d’un nouveau prêt gouvernemental n’est pas passée inaperçue pour Seignedo, un étudiant en ingénierie informatique : « Moi je paie 1,2 million de shillings et j’ai déjà payé 1,7 million le semestre dernier. C’est dur. Très dur. La plupart d’entre nous travaillent pour payer ces frais. Eh oui, je pense que je vais tenter d’obtenir ce prêt ».
Neuf cents euros annuels de frais, selon cet étudiant, une somme considérable pour un jeune Ougandais. D’ailleurs, une importante proportion d’étudiants n’arrive pas à s’acquitter de leurs frais universitaires, selon un récent rapport de la Banque mondiale.
Risque de prison
De quoi rendre le nouveau dispositif attractif, mais attention, il est assorti de mesures drastiques. Ceux qui ne remboursent pas à la fin de leurs études risquent une amende de 400 dollars ou six mois de prison. De quoi effrayer certains aspirants au prêt, comme Motisse, étudiante en section scientifique : « J’aimerais emprunter parce que les frais sont très durs à payer, mais pas à ces conditions. Je ne veux pas aller en prison. Comme j’ai peur, je préfère ne pas postuler ».
Et puis il y a ceux que l’annonce du président Museveni laisse de marbre. Maïke lutte pourtant pour payer ses frais universitaires : « La dernière fois, ils ont mis en place un dispositif similaire, mais nous, on n’a rien vu de cet argent. Les gens importants l’ont détourné ».
Le dispositif s’adresse pour l’instant aux étudiants en sciences. Doté d’un fonds de 2,5 millions de dollars, il est amené à s’étendre, a encore précisé le président Museveni.