Entouré de ses avocats, Kizito Mihigo est apparu concentré, notant chaque échange le concernant. « J’accepte les accusations, a-t-il répété. Mais que les choses soient claires, j’ai fait ces crimes lors de conversations. Je n’ai ni acheté de grenades, ni donné de l’argent ».
Kizito Mihigo s’est par ailleurs étonné que le procureur n’ait pas mentionné dans son dossier un message dans lequel il demandait à son interlocuteur, Sankara, un membre de l’opposition de ne plus le contacter.
Et pour la défense de Monsieur Mihigo, des discussions sans conséquence ne peuvent être considérées comme un crime. « Est-ce qu’il y a eu une guerre au Rwanda ? Est-ce que le président a été tué ? », a argué maître John Bigarama. « C’est seulement dans la bible que des pensées peuvent être des crimes », a-t-il poursuivi.
→ A (RE)LIRE : Rwanda: diffusion d’une nouvelle confession du chanteur Kizito Mihigo
« Kizito Mihigo ne doit pas seulement obtenir une liberté conditionnelle, il doit être libéré sur le champ », a finalement lancé l’avocat, provoquant quelques discrets éclats de rire dans l’assemblée installée sur des bancs à côté d’enceintes à l’extérieur du tribunal.
De son côté, le parquet a réclamé le maintien en détention du chanteur et de ses co-accusés pendant toute la durée de l’enquête, estimant qu’ils avaient avoué leurs crimes. La cour devrait rendre sa décision lundi.