Paul Sadala alias Morgan a plus le profil d'un bandit de grand chemin que celui d'un guérillero révolutionnaire. Son mouvement, qui fait partie de la nébuleuse maï-maÏ, n'a pas de revendication politique claire.
Morgan est avant tout un trafiquant : minerais, bois et surtout braconnage. C'est en juin 2012 que ce seigneur de guerre s'est rendu tristement célèbre. Un soir, il pénètre avec ses hommes dans la réserve d'Epulu. Il y fait massacrer une quinzaine d'okapis, une espèce rare et protégée. Dans la foulée, une douzaine de personnes sont exécutées, la femme d'un gardien est même brûlée vive, rapporte alors la radio onusienne au Congo. Avant ce coup d'éclat, Morgan et sa milice vivaient surtout de différents rackets.
→ A (RE)LIRE : RDC: des inconnus enlèvent 17 personnes en Ituri
Au-delà des trafics, Morgan est aussi soupçonné de crimes de guerre. Plusieurs ONG congolaises l'accusent d'avoir commandité des meurtres et des viols massifs en Ituri.
Depuis quelques mois, cette milice est sous pression. Elle a perdu la plupart de ses hommes après les offensives de l'armée loyaliste. Certains d'entre eux sont déjà en train d'être jugés. Les autorités congolaises ont annoncé leur intention de traduire également Morgan devant la justice.