Il y a trois semaines, l’offensive contre les FDLR annoncée depuis plusieurs mois n’a duré que quelques heures. L’armée congolaise a repris la position de Tongo à une soixantaine de kilomètres au nord de Goma et depuis plus rien. La brigade d’intervention de l’ONU et l’armée congolaise sont bien déployées dans les zones contrôlées par les FDLR, mais aucune nouvelle attaque contre ces rebelles n’a été menée.
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Officiellement, la Monusco avance la complexité de la situation. Les rebelles hutus sont depuis plus de 20 ans au Congo, ils vivent au milieu de la population civile, dans la forêt, rendant toute attaque particulièrement compliquée. De nombreuses sources évoquent également de possibles échanges d’informations entre l’armée congolaise et les FDLR. Dans le passé, ces rebelles ont à plusieurs reprises prêté main-forte à l’armée congolaise contre d’autres groupes armés. Ce qui pourrait expliquer ce « renvoi d’ascenseur ».
Quoi qu’il en soit, à quelques jours des célébrations du 20e anniversaire du génocide et alors que le Rwanda réclame depuis plusieurs mois que ce groupe qui menace son pouvoir soit neutralisé, ce semi-échec fait tâche. Il fait aussi - pour la première fois - planer le doute sur la capacité de la brigade d’intervention à remplir sa mission. Cette force de 3 000 hommes a pourtant désormais un mandat renforcé l’autorisant à attaquer les groupes armés en RDC, sans même l’appui de l’armée congolaise.
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