Afrique du Sud: l’ANC se fissure à l’approche des élections

A moins d’un mois des élections, deux anciens poids lourds du parti au pouvoir appellent à ne pas voter pour l’ANC. Pour Ronnie Kasrils, ancien ministre des Services de renseignement, et Nozizwe Madlala-Routledge, ancienne ministre adjointe à la Santé, il s’agit de protester contre la corruption et le népotisme qui règnent aujourd’hui en Afrique du Sud.

A moins d’un mois des élections, l’ANC se fissure. Ce n’est pas la première fois que des voix discordantes se font entendre au sein du parti au pouvoir, mais c’est une des premières fois que des poids lourds appellent à ne pas voter pour le parti de Nelson Mandela. L’une de ces voix n’est autre que celle de Ronnie Kasrils, ancien ministre des Services de renseignement, et surtout l'un des piliers de la lutte contre l’apartheid.

Il y a quelques semaines, Kasrils avouait ne pas savoir pour qui voter, désabusé par la corruption et le népotisme qui, selon lui, règnent au sein du mouvement. Aujourd’hui, il se rallie à un groupe de déçus de l’ANC, les Sidikiwes, « ceux qui en ont assez » en langue Xhosa. Et appelle les Sud-Africains à ne pas apporter leur soutien au Congrès national africain, sans pour autant appeler à voter pour l’opposition.

Pour Kasril, il temps que le parti arrête de croire que le vote des Sud-Africains lui est acquis. Le mouvement de boycott doit officiellement être lancé, demain mardi 15 avril, même si ce mouvement reste très minoritaire et aura peu d’impact sur les élections, selon plusieurs analystes. Il reflète toutefois une fracture grandissante au sein de l’ANC, qui risque de s’amplifier une fois les élections passées.

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