Cameroun: un ministre arrêté durant une opération anticorruption

Au Cameroun, la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics, baptisée Epervier, fait une nouvelle victime : Louis Bapès Bapès, le ministre de l'Enseignement secondaire. Il a été placé, le lundi 31 mars, en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé où il a rejoint plusieurs autres pontes du régime.

De son bureau à la prison, le destin de Louis Bapès Bapès, ministre de l’Enseignement secondaire, a basculé en un rien de temps. Interpellé le matin dans son cabinet alors qu’il commençait une journée de travail, son cas a été traité avec une célérité inédite depuis le déclenchement de l’opération d’assainissement de la gestion de la fonction publique.

C’est la première fois qu’un ministre en fonction est ainsi arrêté sans qu’il ne fut préalablement déchu de ladite fonction. Justin Bapès Bapès, 71 ans et ministre depuis 2002, rejoint en prison une longue liste d’anciens ministres et d’anciens directeurs généraux des sociétés d’Etat sur qui pèsent des accusations de détournements de fonds publics.

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Cette nouvelle interpellation intervient surtout après des décrets de grâce et de commutation de peines signées par Paul Biya le 18 février dernier qui ont à ce jour permis la libération de deux anciens ministres, Titus Edzoa et Mounchipou Seidou, ainsi que le Français d’origine camerounaise Michel Thierry Atangana.

Ces récentes évolutions avaient laissé entrevoir au sein de l’opinion camerounaise comme un relâchement dans le rythme des interpellations pour motifs de détournement. Manifestement, il n’en est rien.

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