Maroc: le gouvernement veut renouveler sa législation sur l'immigration

Au Maroc, après six mois d'études et de travaux studieux, le gouvernement présentait jeudi 27 mars lors d'une conférence de presse et d'une rencontre avec des ONG, le résultat de ses consultations étroites avec la société civile. Mais surtout trois avant-projets de loi très attendus relatifs à l'asile, à la traite des êtres humains et à l'immigration.

C'était un moment solennel pour le ministre marocain en charge des questions migratoires, Anis Birou. C'est sans doute pourquoi il s'est agacé quand un journaliste lui a demandé sa réaction au communiqué récent d'un collectif d'ONG dénonçant les refoulements, par la police, de migrants vers la capitale.

« Désolé, mais peut-on parler de refoulement à l'intérieur du même pays ? Est-ce qu'on peut parler d'un refoulement entre deux villes marocaines? C'est le territoire national, le mot je ne peux pas l'accepter. »

Alors que l'opération de régularisation des sans-papiers est toujours en cours, il importait de définir l'avenir des questions migratoires dans le royaume.

Les textes qui seront prochainement présentés au Parlement se veulent exemplaires en Afrique. L'ancienne législation sera abrogée ou amendée. Le Maroc instaurera des droits fondamentaux et des procédures claires, garantira la protection des victimes et des personnes vulnérables.

« Ces projets de loi vont permettre de combler un vide juridique et d'apporter les réponses à tous ces problèmes. Vous savez, la politique migratoire au Maroc est nouvelle : le Maroc devient un pays d'installation de migrants, il a toujours été un pays de transit. C'est quelque chose de nouveau. On apporte une réponse humaine, foncièrement basée sur les droits de l'homme qui passent par la mise à niveau juridique. »

Le ministre assure que les trois projets de loi sont encore ouverts à la discussion. Ils demanderont au Maroc de nombreux fonctionnaires, bien formés.

Partager :