Algérie: l'ancien président Liamine Zeroual sort de sa réserve

En Algérie, les réactions politiques divergent après la publication jeudi 20 mars dans la presse d’une déclaration de l’ancien président Liamine Zeroual. Pour le candidat Ali Benflis, cette prise de parole est un sursaut démocratique. Mais pour le chef des islamistes, Abderrazak Makri, l’ancien président soutien le système malgré ces critiques puisqu’il appelle à voter. Dans la lettre, pourtant, Liamine Zeroual est très virulent contre Abdelaziz Bouteflika.

Il avait pourtant répété qu’il ne prendrait pas la parole, que son temps était passé, et qu’il fallait laisser la place à la génération suivante. Mais Liamine Zeroual, au pouvoir entre 1994 et 1998, s’en prend aujourd’hui violemment à son successeur, Abdelaziz Bouteflika.

Il met en cause la capacité physique du président à gouverner le pays et il fustige la révision de la Constitution qui a aboli toute limitation de mandat. « L’alternance au pouvoir, écrit-il, a pour objectif de consolider la solidarité, la cohésion nationale et la stabilité. » Des concepts qui sont répétés sans cesse par les pro-Bouteflika.

Alors que sur les réseaux sociaux, des officiers anonymes sortent de leur réserve protestant contre un quatrième mandat, Liamine Zeroual insiste sur la nécessaire unité de l’armée face à ce qu’il appelle une « crise de confiance structurelle ».

Car depuis des semaines, les manifestations en tout genre se multiplient. Enfin, si Liamine Zeroual n’envisage pas de s’engager dans l’élection à venir, cette lettre est étonemment virulente selon la presse. « Il est étonnant de déceler des menaces par la voix si réservée et prudente de l'ancien président » écrit un journaliste d’El Watan : « Il prévient, clairement, que la patience des Algériens a des limites. »

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