Il avait pourtant répété qu’il ne prendrait pas la parole, que son temps était passé, et qu’il fallait laisser la place à la génération suivante. Mais Liamine Zeroual, au pouvoir entre 1994 et 1998, s’en prend aujourd’hui violemment à son successeur, Abdelaziz Bouteflika.
Il met en cause la capacité physique du président à gouverner le pays et il fustige la révision de la Constitution qui a aboli toute limitation de mandat. « L’alternance au pouvoir, écrit-il, a pour objectif de consolider la solidarité, la cohésion nationale et la stabilité. » Des concepts qui sont répétés sans cesse par les pro-Bouteflika.
Alors que sur les réseaux sociaux, des officiers anonymes sortent de leur réserve protestant contre un quatrième mandat, Liamine Zeroual insiste sur la nécessaire unité de l’armée face à ce qu’il appelle une « crise de confiance structurelle ».
Car depuis des semaines, les manifestations en tout genre se multiplient. Enfin, si Liamine Zeroual n’envisage pas de s’engager dans l’élection à venir, cette lettre est étonemment virulente selon la presse. « Il est étonnant de déceler des menaces par la voix si réservée et prudente de l'ancien président » écrit un journaliste d’El Watan : « Il prévient, clairement, que la patience des Algériens a des limites. »