Dans quelles conditions vivent ces personnes déplacées et que comptent faire les Nations unies ?
Ariane Quentier, porte-parole des Nations unies au Soudan du Sud, est formelle : « Les sites actuels vont bientôt être invivables. Il faut désengorger les bases des Nations unies, et vite ».
Des Sud-Soudanais réfugiés sur la base de l’ONU à Juba confirment : « Il pleut, le sol est trempé et les conditions de vie sont très difficiles ». Peter, un étudiant, raconte qu’il « dort à même le sol avec vingt-trois autres personnes sous une tente » avant d'ajouter que les enfants font leurs besoins sur place et que la nourriture et les médicaments manquent. Teresa, réfugiée également, parle d’enfants livrés à eux-mêmes, sans parents. Ils sont tous deux de l’ethnie Nuer. Ils racontent avoir fui les massacres ethniques. Ils disent également n’avoir plus rien, car leurs maisons ont été pillées et occupées par des soldats de l’armée gouvernementale.
Pour Ariane Quentier, le temporaire est devenu permanent. Il faut donc installer les déplacés dans des camps mieux adaptés à leurs besoins.
L’ONU a commencé à en construire dans la capitale, Juba, mais aussi à Malakal, dans le nord-est, et à Bor dans l’est. Ces deux villes ont été durement touchées par les combats qui n’ont jamais cessé depuis le début du conflit, en décembre. Reste à convaincre les déplacés d’y aller. Beaucoup, en effet, disent avoir peur de quitter les bases des Nations unies.