Mobilisation mondiale contre la chasse au lion «en conserve»

Des milliers de manifestants ont défilé samedi dans une soixantaine de villes à travers le monde pour protester contre la chasse au lion dite « en conserve ». Ils veulent mettre un terme à l’élevage de fauves uniquement destinés à la chasse.

Sauver les lions de la « chasse en conserve », tel était le mot d'ordre de manifestations qui ont eu lieu samedi 15 mars dans une soixantaine de villes du monde, de Rio à Auckland et d'Abou Dhabi à New York pour dénoncer un type de chasse particulièrement cruel pratiqué en Afrique du Sud. A Johannesburg, ils étaient 3 000. Et au Cap, l'archevêque Desmond Tutu s'est fait représenter par sa fille qui a lu une prière devant les centaines de personnes rassemblées pour la défense des fauves.

Élevés pour être chassés

Tous répondaient à un appel à une mobilisation mondiale lancée sur les réseaux sociaux dénonçant des fermes à fauves, où l'on élève des lions comme des poulets de batterie. Ils seraient entre 5 000 et 8 000 à partager le même destin en Afrique du sud, des milliers de lions disséminés dans quelque 160 fermes. Petits, ils sont élevés en cage, rentabilisés grâce aux touristes qui paient pour les caresser. Puis, une fois adultes et domptés, ils servent des proies faciles pour les chasseurs en quête de trophées.

Armés d'un fusil ou d'arc et de flèches, ces aventuriers à la petite semaine traquent les félins à bord de gros 4x4, souvent dans des champs clôturés. « Evidemment, nous voulons pousser les autorités sud-africaines à interdire l'élevage en cage » s’insurge Chris Mercer, l'un des organisateurs des manifestations du Cap et directeur de l'ONG  Campaign Against Canned Hunting (Cach), autrement dit Campagne contre la chasse en conserve.

« Mais, ajoute-t-il, même si nous parvenions à obtenir l'interdiction totale de la chasse en conserve en Afrique du sud, ces milliers de lions en captivité disparaitraient d'un coup et soudain, les parties de chasses en conserve se multiplieraient dans les pays voisins ». « Donc, poursuit-il, si on veut venir efficacement à bout de ce business, il est crucial d'obtenir aussi l'interdiction d'importer les trophées issus de la chasse au lion aux Etats-Unis et en Europe ».

Même les os sont revendus

Les chasseurs sont en effet quasiment tous des étrangers fortunés : environ 55% d'Américains et 40% d'Européens, notamment Allemands, Polonais, Finlandais, Autrichiens, Hongrois mais aussi Français. Entre 2007 et 2012, plus de 2 500 trophées auraient ainsi été ramenés d'Afrique du Sud aux Etats-Unis et 1 200 en Europe selon Cach.

Quand aux os restants, rien ne se perd : ils sont revendus en Asie sous forme de poudre, pour être consommés. Selon un mémorandum distribué par les organisateurs et que s’est procuré l’Agence France-Presse, les os de lions sont écoulés auprès du crime organisé en Asie, des trafiquants qui paient 1 000 dollars la carcasse, laquelle est ensuite usinée sous forme de gâteaux d’os de tigre vendus 1 000 dollars les 100 g.

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