Pour chaque structure détruite, un marqueur rouge. L'image satellite qui vient d'être publiée par les Nations unies montre une capitale criblée de destructions. Mais les bâtiments mis à terre se concentrent surtout en deux endroits. Le Ve arrondissement, autour de l'avenue du Lieutenant-Koudoukou et le quartier de Kokoro, dans le IIIe arrondissement. Ces deux zones totalisent à elles seules près de la moitié des destructions.
« J'ai essayé de faire des meetings de sensibilisation avec les populations du Ve arrondissement », se lamente un élu local, « mais quand les anti-balaka sont entrés dans le quartier, il y a eu un vrai déchaînement de violence. Les anti-balaka ouvraient la route, ils chassaient les musulmans. Derrière eux, les pillards se servaient », explique-t-il.
Un Banguissois se révolte contre cette mise à sac sous couvert de crise politique. « Tout cela a été le fait de jeunes qui écumaient les quartiers et qui attaquaient les maisons simplement pour se faire de l'argent », dit-il.
Différents témoins disent qu'on n'a pas seulement assisté au pillage des habitations mais également parfois à un véritable démantèlement des bâtiments.
« Les pillards prennent tout »,dit l'une de ces sources.« Et quand il n'y a plus rien à prendre, ils se rabattent sur les tôles ou les parpaings pour aller les vendre », affirment des témoins.