Centrafrique: la France prolonge l’opération militaire Sangaris

Les militaires français restent donc en Centrafrique après quatre mois de présence. Les députés ont en effet voté à une large majorité pour le maintien de la force de 2 000 hommes sur place. 428 voix pour, 14 contre et 21 abstentions. C'est un opération « difficile mais nécessaire », a estimé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à la tribune de l'Assemblée nationale. Le débat était en tout cas animé dans les rangs de l'opposition. Le vote des députés français a été salué par la présidente de transition centrafricaine Catherine Samba-Panza, qui s'est réjouie « que le peuple français accepte de voler au secours du peuple centrafricain ».

Si les débats ont été très animés, ce n’était pas sur les motifs de l’intervention mais sur sa conduite. « Attention ! Ce vote pour, ce n’est pas un blanc-seing », avait prévenu le président du groupe UMP, Christian Jacob.

Dans l’opposition, on a ainsi attaqué sur deux points, à savoir tout d’abord la faiblesse des moyens. « Les militaires nous disent que vous ne leur donnez pas les moyens de vos ambitions », s’est exclamé Christian Jacob.

Et ensuite, on a remis en cause directement François Hollande. « Le président de la République n’a pas réussi à entraîner nos partenaires européens. Il a échoué à exercer un vrai leadership. François Hollande, au final, n’est pas un bon chef des armées », a fustigé l’UMP.

Casques bleus

Malgré l'annonce de renforts européens l'opposition exige - au plus vite - la présence de casques bleus, un commandement des Nations-Unies. Avec cette menace à peine voilée formulée également par le centriste Hervé Morin : « Cette fois-ci je vote "oui", mais il n'est pas sûr que dans quatre mois je voterai la même chose ». Certains à droite, comme l'ancien ministre Bruno le Maire ont, en tout cas, déjà jeté le gant et considèrent  « qu'il faut savoir dire stop à une opération mal engagée » et se retirer de Centrafrique. Ce sont 58% des Français qui, selon un sondage, partageraient cet avis.

« Oui, les difficultés sont considérables mais la France ne cherche pas à minimiser. Il y a une véritable urgence à ce que la communauté internationale mette les moyens nécessaires », a dit de son côté le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Il a également réaffirmé que la France « n'était pas seule en Centrafrique » et confirmé l'envoi d'une force européenne de 1 000 hommes.

Jean-Marc Ayrault souhaite également une opération de maintien de la paix avec les casques bleus pour assurer la sécurité, et cela le plus rapidement possible, probablement le mois prochain. Ce sera, en tout cas, un sujet sur lequel le Parlement refera certainement un point détaillé, car l'Assemblée nationale et le Sénat débattent et votent tous les quatre mois sur les opérations extérieures de la France.

→ À (RE)LIRE : La prolongation de la mission Sangaris en débat à l’Assemblée nationale française

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